Jean Pellerin


La grosse dame chante...


 
Manger le pianiste ? Entrer dans le Pleyel ?
Que va faire la dame énorme ? L’on murmure...
Elle racle sa gorge et bombe son armure :
La dame va chanter. Un œil fixant le ciel
 
— L’autre suit le papier, secours artificiel —
Elle chante. Mais quoi ? Le printemps ? La ramure ?
Ses rancœurs d’incomprise et de femme trop mûre ?
Qu’importe ! C’est très beau, très long, substantiel.
 
La note de la fin monte, s’assied, s’impose.
Le buffet se prépare aux assauts de la pause.
« Après, le concerto ?... — Mais oui, deux clavecins ».
 
Des applaudissements à la dame bien sage...
Et l’on n’entendra pas le bruit que font les seins
Clapotant dans la vasque immense du corsage.
 

Commentaire (s)
Déposé par Vincent le 3 février 2018 à 21h27

Le blues du pianiste

Dans le salon rouge trône un piano Pleyel,
Derrière le clavier on entend le murmure
D’un homme cardiaque qui fait tomber l’armure ;
Un soignant lui a dit qu’il va monter au ciel.

On ne peut lui poser le coeur artificiel
Sensé alimenter en sève sa ramure.
Sa pompe étant déjà en tous points bien trop mûre
Elle peine à jouer son rôle substantiel.

C’était l’ultime espoir, l’échéance s’impose.
Au milieu de ses pleurs, l’ancien marque une pause
Avant de refermer le presque clavecin.

Il sent contre sa joue l’étoffe d’un corsage
Puis, dans l’instant d’après de sa femme les seins
Il prend en s’y lovant une décision sage.


https://misquette.wordpress.com/2018/02/03/le-blues-du-pianiste/comment-page-1/#comment-2428

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Déposé par Jadis le 4 juin 2020 à 15h45


Elle ne mangera personne, Pellerin,
Ce n’est pas Laetitia, vois-tu, la grosse dame ;
Et elle a beau peser ses cent dix kilogrammes,
Ses accents émouvants n’en sont pas vipérins.

Elle est d’un autre temps, quand au coin d’un refrain,
On pouvait dire « noir » sans causer tout un drame,
On n’accompagnait pas Delibes au tam-tam
Ni Debussy, en rap, au son des tambourins.

On pouvait se laisser bercer par le pianiste
Sans se faire traiter de sale blanc raciste
Parce qu’on ne portait pas un os dans le nez.        

Mais l’époque a changé, la culture fait rage,
Sur notre vieux vaisseau, nous voyons décliner
Le jour gris désormais, pour l’ultime naufrage.

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Déposé par Cochonfucius le 24 mai 2022 à 12h33

Cette Dame est un ange
------------------

Sa demeure est là-haut, tout là-haut, dans le ciel,
En un jardin magique où la brise murmure ;
D’un athlétique archange étincelle l’armure,
Le domaine est enclos d’un mur immatériel.

L’invincible guerrier, cousin de Gabriel,
Sent que l’Amour atteint son âme jadis pure ;
Il sait que, cependant, la Dame n’en a cure,
Dont rien ne peut toucher le coeur immatériel.

Il écrit un sonnet qui son malheur expose,
Mais nul ne s’intéresse aux lignes qu’il compose;
Un angelot, pourtant, les orne de dessins.

Qui pourrait émouvoir cette Dame trop sage ?
Un pécheur repenti ? Un démon ? L’Esprit Saint ?
Un grand seigneur, usant de son droit de cuissage ?

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Déposé par Cochonfucius le 20 novembre 2022 à 11h36

Dame d’inframonde
--------------

Mes repas sont réduits à  l’essentiel,
Une biscotte, une pomme bien mûre ;
Chaque dimanche, une olive en saumure,
Au Nouvel An, deux tartines de miel.

J’ai dû quitter mon cousin Gabriel,
Car il voulait garder son âme pure ;
De mon tourment, je crois qu’il n’en a cure,
Il est content d’être un ange du ciel.

D’être bannie ne me rend pas morose,
Je me souviens du Prince et de sa rose ;
J’ai ce beau livre et ses jolis dessins.

Cet inframonde est aussi pour les sages,
Car tu sais bien qu’ils ne sont pas des saints
Et qu’il vaut mieux douter de leur message.

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Déposé par Isis Muse le 20 novembre 2022 à 12h51

Si s’évertuer
À se plaire d’1 passé
Si décomposé______

Un lion ne s’attrape pas avec une toile d’araignée.” Proverbe américain.

Ce lion est blasonné pour sa rare valeur
Son pouvoir si obscur se lit dans sa peau lisse
Et la verve au parloir de cet être complice
Me comble de bienfaits me fige de torpeur

Pour sa grise crinière hagarde de candeur
Je voudrais caresser son crin avec supplice
Sentir la vibration de cet heureux Ulysse
Le rythme de ses jours apaisé dans son coeur

Aimer ce lion discret inhérent de sagesse
Mes excès chagrinés effacent sa rudesse
Sensible Muse Isis vers l’été soupirant

Qui idole ce roi vulnérable d’emprise
Ne pouvant s’échapper elle admet sa méprise
Le mépris d’autrui ? Bah ! Elle en fait son tyran __

15-08-2017- Isis Muse et le lion -

Journal de Curare du 20/11/2022,

L’avantage d’1 paisible retraite progressive
et de trainer 1 peu dans l’inframonde . .
Bib la baleine, Isis Muse, qu’avais-tu en tête . .

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