Joseph Quesnel


Stances sur mon jardin de Boucherville


 
Petit jardin que j’ai planté
Que ton enceinte sait me plaire !
Je vois en ta simplicité,
L’image de mon caractère.
 
Pour rêver qu’on s’y trouve bien !
Ton agrément c’est la verdure ;
À l’art tu ne dois presque rien,
Tu dois beaucoup à la nature.
 
D’un fleuve rapide en son cours,
Tes murs viennent toucher la rive,
Et j’y vois s’écouler mes jours,
Comme son onde fugitive.
 
Lorsque, pour goûter le repos,
Chaque soir je quitte l’ouvrage,
Que j’aime, jeunes arbrisseaux,
À reposer sous votre ombrage !
 
Votre feuillage, tout le jour,
Au doux rossignol sert d’asile ;
C’est là qu’il chante son amour,
Et, la nuit, il y dort tranquille.
 
Toi qui brilles en mon jardin,
Tendre fleur, ton destin m’afflige !
On te voit fleurir le matin,
Et, le soir, mourir sur la tige.
 
Vous croissez arbrisseaux charmants,
Dans l’air votre tige s’élance ;
Hélas ! j’eus aussi mon printemps,
Mais déjà mon hiver commence.
 
Mais à quoi sert de regretter,
Les jours de notre court passage ?
La mort ne doit point attrister,
Ce n’est que la fin du voyage.
 

Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 25 juin 2020 à 15h56

Mon petit jardin sur mon île
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Petit jardin que j’ai quitté
Pour des perspectives plus claires
— Ou peut-être l’opacité
Morne de banlieues austères —

Ton parfum marin me revient
Et ton ressouvenir perdure ;
Je comprends maintenant combien
Grande fut ma désinvolture.

Quand je sors fumer dans ma cour
Mélancolique et maladive,
Je cède, dans le demi-jour,
À mon humeur contemplative.

Les cabarets et les tripots
Qui foisonnent dans les parages
Ne valent pas mes arbrisseaux
Et leur parcimonieux ombrage.

Je revois encore et toujours
Le petit banc de bois fragile
Qui semble attendre mon retour
Sous le cyprès, là-bas, dans l’île.

Mes égarements citadins
N’ont pas effacé les vestiges
Au fond de moi, d’un enfantin
Et odoriférant vertige.

Mais où est l’éblouissement
De midi sur la mer qui danse ?
Qu’est devenu mon hésitant
Fragment de terre et de silence ?

Peut-être que le vent d’été
Y décoiffe le tussilage
Et qu’on y peut voir subsister
Des iris et des coquillages.

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