Rimbaud


Phrases

 

Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés, — en une plage pour deux enfants fidèles, — en une maison musicale pour notre claire sympathie, — je vous trouverai.

Qu’il n’y ait ici-bas qu’un vieillard seul, calme et beau, entouré d’un « luxe inouï », — et je suis à vos genoux.

Que j’aie réalisé tous vos souvenirs, — que je sois celle qui sait vous garrotter, — je vous étoufferai.

 

______

 

 

Quand nous sommes très forts, — qui recule ? très gais, qui tombe de ridicule ? Quand nous sommes très méchants, que ferait-on de nous ?

Parez-vous, dansez, riez. — Je ne pourrai jamais envoyer l’Amour par la fenêtre.

 

______

 

 

— Ma camarade, mendiante, enfant monstre ! comme ça t’est égal, ces malheureuses et ces manœuvres, et mes embarras. Attache-toi à nous avec ta voix impossible, ta voix ! unique flatteur de ce vil désespoir.

 

 

 

 

Une matinée couverte, en Juillet. Un goût de cendres vole dans l’air ; — une odeur de bois suant dans l’âtre, — les fleurs rouies, — le saccage des promenades, — la bruine des canaux par les champs — pourquoi pas déjà les joujoux et l’encens ?

 

xxx

 

J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse.

 

xxx

 

Le haut étang fume continuellement. Quelle sorcière va se dresser sur le couchant blanc ? Quelles violettes frondaisons vont descendre ?

 

xxx

 

Pendant que les fonds publics s’écoulent en fêtes de fraternité, il sonne une cloche de feu rose dans les nuages.

 

xxx

 

Avivant un agréable goût d’encre de Chine, une poudre noire pleut doucement sur ma veillée. — Je baisse les feux du lustre, je me jette sur le lit, et tourné du côté de l’ombre je vous vois, mes filles ! mes reines !


Illuminations, 1874

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 7 février 2013 à 14h01

Vole dans l’air un goût de cendre
Et dans l’âtre un bois qui sent fort,
Pendant que le village dort.
J’ai des chaînes que je veux tendre

D’étoile en étoile, et m’y rendre
Pour danser sur ces chaînes d’or,
Par-dessus l’étang dont le bord
Verra les frondaisons descendre.

C’est une cloche de feu rose
Qui sonne au ciel. Je me repose
Après avoir goûté l’air pur.

Il pleuvra de l’encre de Chine
Et ce seront des gouttes fines
Traçant des lignes sur les murs.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 7 décembre 2020 à 12h27

Un ambiboeuf songeur
--------------

L’ambiboeuf sur la plaine a vu la nuit s’étendre,
Les chemins sont déserts et le vent souffle fort ;
Une étoile scintille et le village dort,
Au loin sonne une cloche, à peine on peut l’entendre.

Aux yeux de ce penseur tout cela n’est que cendre,
Ce qui maintenant vit dès demain sera mort ;
Il nous est demandé d’accepter un tel sort,
Quant à notre ambiboeuf, il daigne y condescendre.

Même si son parcours n’est pas jonché de roses,
Son âme n’est pas triste, elle est fraîche et dispose,
Son esprit est paisible et son coeur reste pur.

Il consulta jadis les sages de la Chine
Et retint leur leçon, qui est subtile et fine,
Et que dans son manoir il grava sur un mur.

[Lien vers ce commentaire]


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