Rollinat

Les Névroses, 1883


L’Étoile du fou


 
À force de songer, je suis au bout du songe ;
Mon pas n’avance plus pour le voyage humain,
Aujourd’hui comme hier, hier comme demain,
Rengaine de tourment, d’horreur et de mensonge !
 
Il me faut voir sans cesse, où que mon regard plonge,
En tous lieux, se dresser la Peur sur mon chemin ;
Satan fausse mes yeux, l’ennui rouille ma main,
Et l’ombre de la Mort devant moi se prolonge.
 
Reviens donc, bonne étoile, à mon triste horizon.
Unique espoir d’un fou qui pleure sa raison,
Laisse couler sur moi ta lumière placide ;
 
Luis encore ! et surtout, cher Astre médecin,
Accours me protéger, si jamais dans mon sein
Serpentait l’éclair rouge et noir du Suicide.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 4 décembre 2018 à 17h39

Le seigneur de Proxima Centauri
-----------------------------------

Ce maître sans pouvoir ne gouverne qu’en songe ;
Il règne sur un monde où ne vient pas l’humain,
Ou s’il le fait un jour, ce n’est pas pour demain.
N’ayant pas d’électeurs, il s’abstient du mensonge.

Les comètes perdues qui vers l’étoile plongent
Ne savent nullement maîtriser leur chemin,
Car aucun horloger n’y mit jamais la main,
Selon d’aveugles lois l’orbite se prolonge.

Rêve donc, bon seigneur, à ton simple horizon,
Ta rêverie jamais n’engage ta raison :
L’univers reste stable en ton âme placide.

Toi, tu n’auras jamais besoin d’un médecin,
Tu t’épargnes la crainte et les tourments malsains,
Noble patron d’un monde où rien ne se décide.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 29 juin 2021 à 12h48

Le seigneur d’Epsilon Alaudae
--------

C’est ici l’univers du délire et du songe,
Lequel est au pouvoir d’un seigneur inhumain ;
Les messages d’espoir y sont sans lendemain,
L’étoile est appelée le Flambeau du Mensonge.

Les rares habitants dans leur tourment se plongent,
Priant pour rencontrer la Camarde en chemin ;
Cent mille faux récits couvrent des parchemins,
Qu’un scribe trace à l’heure où les ombres s’allongent.

Pourquoi n’allez-vous pas vers d’autres horizons,
Ainsi que, d’après moi, le voudrait la raison ?
Ils ne répondent rien, ces bipèdes placides.

D’atteindre un autre monde ils n’ont pas le dessein,
Ni d’avoir le secours de la Vierge ou des Saints,
Diluant leur chagrin dans un vin trop acide.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 22 avril 2024 à 11h42

Le seigneur d’Alpha Porci
-----------------------

Ici tout bouge et rien ne change,
N’y venez pas, frères humains ;
Tous nos soirs sont sans lendemains,
Nos cieux n’ont que de mauvais anges.

Tous nos océans sont de fange,
Des monstres y trempent leurs mains ;
Ensuite, ils perdent leur chemin,
Ce qui, je crois, n’a rien d’étrange.

Affreux mondes sans horizons,
Tu n’y verras que déraison ;
Va plutôt prendre un bain de vide.

Ainsi parle un Seigneur porcin,
Évoquant un cosmos malsain
Dont les planètes sont arides.

[Lien vers ce commentaire]

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