De ses cheveux la roussoyante Aurore
Éparsement les Indes remplissait,
Et jà le ciel à longs traits rougissait
De maint émail qui le matin décore,
Quand elle vit la Nymphe que j’adore
Tresser son chef, dont l’or, qui jaunissait,
Le crêpe honneur du sien éblouissait,
Voire elle-même et tout le ciel encore.
Lors ses cheveux vergogneuse arracha,
Si qu’en pleurant sa face elle cacha,
Tant la beauté des beautés lui ennuie :
Et ses soupirs parmi l’air se suivants,
Trois jours entiers enfantèrent des vents,
Sa honte un feu, et ses yeux une pluie.
Ces beaux poissons, s’ils dansent dès l’aurore,
C’est pour fêter le mois d’avril, qui sait ?
Je me souviens qu’un d’entre eux bondissait
Hors de l’étang que les algues décorent:
Il célébrait la saison que j’adore
Et son plaisir jamais ne tarissait,
Le jour levant point ne l’éblouissait,
Je l’ai bien vu, et je le vois encore.
Auprès de l’eau se promenait un chat
Qui ce poisson au bonheur n’arracha,
Comme aurait fait un félin qui s’ ennuie :
Il laissa vivre, aussi bien, le suivant,
Chat dont le poil frémit au gré du vent,
Qui vite rentre au gîte, en cas de pluie.