Ronsard

Les Amours, 1552



Le mal est grand, le remède est si bref
À ma douleur qui jamais ne s’alente,
Que bas ni haut, dès le bout de la plante,
Je n’ai santé, jusqu’au sommet du chef.
 
L’œil qui tenait de mes pensers la clef,
En lieu de m’être une étoile drillante,
Parmi les flots d’une mer violente,
Contre un orgueil a fait rompre ma nef.
 
Un soin meurtrier soit que je veille ou songe,
Tigre affamé, le cœur me mange et ronge,
Suçant toujours le plus doux de mon sang,
 
Et le penser qui me presse et represse,
Et qui jamais en repos ne me laisse,
Comme un mâtin, me mord toujours au flanc.
 

Commentaire (s)
Déposé par Ronsard le 22 décembre 2017 à 11h47

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... qui jamais NE s’alente.

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Déposé par Cochonfucius le 22 décembre 2017 à 12h08

Divinité obscure
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Je l’entendis, ce fut un rire court,
Elle semblait une muse galante
Se promenant dans le Jardin des Plantes
Et s’arrêtant dans une étroite cour.

Il faisait doux, c’était un très beau jour,
Les arbres ont dansé leur danse lente,
Ils ont lancé quelques graines volantes
Accomplissant des trajets sans retour.

Comment savoir si ce n’était qu’un songe ?
Même aujourd’hui, de grands doutes me rongent,
Sur ce sujet, mon coeur est hésitant.

Simple étudiante, ou très noble déesse ?
Je n’en sais rien, et pensif il me laisse,
Sombre et furtif, ce rêve intermittent.

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Déposé par Gardien des Albatros le 22 décembre 2017 à 20h33

Ce site est décidément plein de fautes...

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Déposé par Cochonfucius le 4 mai 2019 à 12h24

Quatre scribes
--------------------

Matthieu voulut produire un texte court,
De la naissance à l’agonie dolente ;
Un texte vert comme une belle plante,
Près de nos coeurs et loin des vains discours.

Marc désira montrer le fil des jours
De longue errance en une marche lente ;
Puis la grandeur des paroles volantes,
Et le départ qu’on croirait sans retour.

Luc écrivit, me dit-on, comme en songe,
Un rêve pur que nul doute ne ronge,
Ce scribe-là ne fut point hésitant.

Jean s’inspira des dieux et des déesses
Pour composer un traité de sagesse
En langue grecque, et limpide, pourtant.

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Déposé par Cochonfucius le 25 novembre 2021 à 12h39

Prédateur
-------

Linné nomma cet animal qui court,
C’est un cousin des panthères volantes ;
Il mange tout, les bêtes et les plantes,
Sans s’encombrer d’inutiles discours.

Ce prédateur engraisse au fil des jours,
Sa vive course en devient un peu lente ;
Son âme aussi se fait bien moins galante,
À ces plaisirs il veut passer son tour.

Plus d’une fois j’ai cru l’entendre en songe
Qui déclamait des mots de Francis Ponge,
Un locuteur tout de même hésitant.

Il fut l’ami d’une sombre déesse
Dont il n’acquit pas la moindre sagesse ;
Mais du bon sens, il en montre, pourtant.

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