Ni de son chef le trésor crépelu,
Ni de son ris l’une et l’autre fossette,
Ni l’embonpoint de sa gorge grassette,
Ni son menton rondement fosselu,
Ni son bel œil que les miens ont voulu
Choisir pour prince à mon âme sujette,
Ni son beau sein dont l’Archerot me jette
Le plus aigu de son trait émoulu,
Ni son beau corps, le logis des Charites,
Ni ses beautés en mille cœurs écrites,
N’ont esclavé ma libre affection.
Seul son esprit, où tout le ciel abonde,
Et les torrents de sa douce faconde,
Me font mourir pour sa perfection.
Ce jardin dort dans un calme absolu,
Je n’y entends mésange ni fauvette ;
En sa cité se repose l’avette,
À peine ronfle un vieux troll chevelu.
Deux noirs goupils jettent leur dévolu
Sur une cage, où loge une poulette ;
Aux flaques d’eau, leur habit se reflète,
Obscur, comme est leur esprit dissolu.
Jusqu’au matin, nul arbre ne s’agite,
Le jardin dort, et tous ceux qui l’habitent,
Sauf la volaille, emportée dans les bois.
Sires goupils, quand leur pâture abonde,
Disent ce lieu le plus noble du monde ;
Point ne leur faut de nos festins bourgeois.