Qu’Amour mon cœur, qu’Amour mon âme sonde,
Lui qui connaît ma seule intention,
Il trouvera que toute passion
Veuve d’espoir, par mes veines abonde.
Mon Dieu que j’aime ! est-il possible au monde
De voir un cœur si plein d’affection,
Pour le parfait d’une perfection,
Qui m’est dans l’âme en plaie si profonde ?
Le cheval noir qui ma Reine conduit
Par le sentier où ma Chair la séduit,
A tant erré d’une vaine traverse,
Que j’ai grand peur (si le blanc ne contraint
Sa course vague, et ses pas ne refraint
Dessous le joug) que ma raison ne verse.
Les Amours, 1552
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 septembre 2019 à 11h22
Par le trou de la serrure
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Trou de serrure, on y découvre un monde
Orné de fleurs, embelli de chansons ;
D’y regarder, ce n’est pas des façons,
Pourtant notre âme en indulgence abonde,
Car les humains sont des êtres qui sondent
Le territoire auprès duquel ils sont ;
Au grand jamais nous ne nous en lassons,
Nous explorons les cachettes profondes.
Comment savoir où la porte conduit,
Comment juger de ce qui se produit
En cet endroit que les rayons traversent ?
Les chants joyeux, les entraînants refrains
Semblent issus d’une gaîté sans frein
Qui dans nos coeurs par ce trou se déverse.