Je te salue, ô vermeillette fente
Qui vivement entre ces flancs reluis ;
Je te salue, ô bien heuré pertuis
Qui rends ma vie heureusement contente !
C’est toi qui fais que plus ne me tourmente
L’archer volant qui causait mes ennuis ;
T’ayant tenu seulement quatre nuits,
Je sens sa force en moi déjà plus lente.
Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil follet mollement crêpelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles :
Tous verts galants devraient, pour t’honorer,
À beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles !
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 29 janvier 2021 à 13h54
Arbre d’un autre jardin
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L’arbre persiste en sa croissance lente,
Aucun humain ne s’occupa de lui ;
Sous le ciel noir ou dans le jour qui luit,
L’humble géant d’un peu d’eau se contente.
Il ne craint point le froid ni la tourmente,
N’éprouve point le doute ni l’ennui ;
Il parle avec les démons de la nuit,
Ça ne provoque en lui nulle épouvante.
Il aime aussi les lutins farfelus,
Ainsi que l’ours, un grand seigneur velu,
Et le cochon qui parle à l’hirondelle.
Nul n’écrivit pour cet arbre honorer,
Nul ne prétend qu’on le doive adorer ;
Sauf sa Dryade, infiniment fidèle.