Voici le bois, que ma sainte Angelette
Sus le printemps anime de son chant.
Voici les fleurs que son pied va marchant,
Lors que pensive elle s’ébat seulette.
Io voici la prée verdelette,
Qui prend vigueur de sa main la touchant,
Quand pas à pas pillarde va cherchant
Le bel émail de l’herbe nouvelette.
Ici chanter, là pleurer je la vis,
Ici sourire, et là je fus ravi
De ses beaux yeux par lesquels je dévie :
Ici s’asseoir, là je la vis danser :
Sus le métier d’un si vague penser
Amour ourdit les trames de ma vie.
Es-tu licorne, es-tu jolie belette ?
Au long du jour le demande mon chant ;
Je m’interroge, et, doucement marchant,
J’atteins la plaine où mon âme est seulette.
Un arbre mort valse comme un squelette ;
Le vent fredonne un air en le touchant,
Il fait bien chaud, même au soleil couchant,
Même dessous la lune rondelette.
Licorne pure, au jour que je te vis,
Mon coeur en fut totalement ravi,
Saisi fut-il par ta sublime danse ;
Mais, vivra-t-il pour apprendre à danser,
Lui qui n’a plus cet art de s’élancer ?
Il est toujours plus tard que l’on ne pense.
Déposé par Cochonfucius le 12 décembre 2018 à 23h15
Sainte Bécassine
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C’est la chanson de Sainte Bécassine.
Tous ses amants fredonnent ce doux chant
Sur le chemin où je les vois marchant,
Qui vers le soir vont boire une chopine.
Bécassine est plus douce qu’une ondine,
Je suis séduit par son regard touchant ;
Et le soleil lui dit, en se couchant,
Qu’il l’aime autant que Dame Lune Fine.
Nous admirons le village où tu vis,
Qui au terroir ne sera point ravi,
Ni le clocher, ni la place où l’on danse.
Or, tout un jour, Bécassine a dansé,
Ce dont les saints ne furent offensés
Auxquels, toujours, notre Armorique pense.