Albert Samain

Au jardin de l’infante, 1893


Dilection


 
J’adore l’indécis, les sons, les couleurs frêles,
Tout ce qui tremble, ondule, et frissonne, et chatoie :
Les cheveux et les yeux, l’eau, les feuilles, la soie,
Et la spiritualité des formes grêles ;
 
Les rimes se frôlant comme des tourterelles,
La fumée où le songe en spirales tournoie,
La chambre au crépuscule, où Son profil se noie,
Et la caresse de Ses mains surnaturelles ;
 
L’heure de ciel au long des lèvres câlinée,
L’âme comme d’un poids de délice inclinée,
L’âme qui meurt ainsi qu’une rose fanée,
 
Et tel cœur d’ombre chaste, embaumé de mystère,
Où veille, comme le rubis d’un lampadaire,
Nuit et jour, un amour mystique et solitaire.
 

Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 21 décembre 2021 à 15h54


Méditation
--------------

Dans la clairière, on voit, songeur parmi les prêles,
Pierrot pincer son luth, qu’un éventail côtoie.
Sur la mousse, à mon tour, permets que je m’assoie
Écoutons tous les deux crier la pipistrelle. (1)

Il fait sombre à présent, range donc ton ombrelle ;
Le ciel est triste et beau, où l’animal tournoie.
Dans la mare aux yeux d’or, Alionouchka se noie, (2)
Regrettable aventure et scène intemporelle.

Les robes d’organdi sont fort bien dessinées ;
La lune baigne la campagne hallucinée (3)
Où flâne Colombine et autres dulcinées.
 
Assez tergiversé, embarquons pour Cythère,
Avec ce Watteau, que tant d’universitaires,
Dans leurs doctes écrits, pédantement citèrent. (4)


(1) La pipistrelle émet sur une fréquence comprise entre 36 et 58 kHz environ selon les espèces (source Wikipédia).

(2) Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Alionouchka_et_Ivanouchka

(3) Salut, Émile.

(4) Tercet supplémentaire offert gracieusement à nos fidèles lecteurs :

Le folâtre blaireau discrètement s’y terre ;
Sur ses rivages l’ombre encore du Scythe erre :
On y vient pour aimer, méditer et s’y taire.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 26 mai 2022 à 12h33

Plume à prose et plume à rimes
-------------

Sur le bureau du scribe on voit deux plumes frêles,
Toutes deux pour noter les peines et les joies ;
Sur le lisse papier, plus doux que de la soie,
L’une et l’autre, à loisir, tracent des lettres grêles.

La première a le vers pour langue naturelle,
Par elle bellement les rimes se déploient ;
Pour la prose exprimer, la seconde on emploie,
Atteignant des sommets de clarté structurelle.

Notre scribe apprécie leurs vertus combinées,
Au long du jour en est son âme illuminée ;
Souvent le résultat plaît a sa dulcinée.

Elle y trouve parfois d’insoupçonnés mystères,
Une trace laissée par un penseur austère,
Un mot qui fit marrer les gens d’un phalanstère.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 22 janvier 2023 à 11h34

Barde-blaireau
-------------

Ce petit carnivore aime les ritournelles,
Pour en imaginer son talent se déploie ;
Grâce aux bénédictions dont la Muse l’ondoie,
Il peut s’aventurer dans des terres nouvelles.

La poésie n’est pas sa langue naturelle,
Aussi, dans ses écrits, des lacunes se voient ;
Mais son coeur est présent dans les mots qu’il emploie,
Poursuivant son labeur auprès d’une chandelle.

Il n’usera jamais de phrases raffinées,
Il ne tracera point de lettre enluminée ;
Sobre il demeurera, telle est sa destinée.

Il n’abordera point l’horreur ni le mystère,
Il n’appliquera point de principes austères ;
Son modeste logis n’est pas un monastère.

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