Albert Samain


Les Bûchers


 
Les générations passent sous le soleil,
Sans regarder le ciel trop haut pour leurs paupières,
Bétail indifférent, végétant aux litières
Des jours de chair épaisse et d’opaque sommeil.
 
L’or seul, l’or luit partout, dieu sordide et vermeil.
Et les peuples obscurs, qu’effare la lumière,
Roulent à l’océan sans fond de la matière,
Larves mornes qui n’ont jamais connu l’éveil.
 
Alors, pour éclairer la nuit sombre des temps,
De loin en loin des cœurs, de beaux cœurs palpitants
Brûlent, torches de foi, d’amour, ou de génie.
 
Et l’histoire, stérile amas d’écroulements,
N’est qu’un désert peuplé de ces grands flamboiements
Par qui l’humanité s’illumine — infinie.
 

Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 2 mars 2022 à 13h43


Raccrochez !
------------------

À travers l’eau fangeuse, un rayon de soleil
Me fait claquer des dents et cligner des paupières.
Je revois dans un flash passer ma vie entière,
Un frisson convulsif me crispe les orteils.

Au milieu des chœurs et d’hymnes sans pareil,
Une masse liquide écrase la portière.
Cette mare ignorée sera mon cimetière,
Parmi les nymphéas guette le grand sommeil.

Car la bagnole gît tout au fond de l’étang
Dont les crapauds moqueurs et autres habitants
Assistent, nonchalants, à ma glauque agonie.

Ma conscience palpite encore faiblement.
J’aurais dû rédiger à temps mon testament :
Une dernière bulle, et l’histoire est finie.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 3 avril 2022 à 12h26

Ambiquark polychrome
-----------

Moi, je suis plus subtil qu’un photon de soleil,
Et si tu me voyais, tu battrais des paupières ;
Mais, pauvre moucheron attiré par la bière,
Tu ne vois que ton verre éclairant ton sommeil.

Je n’envie nullement le neutrino vermeil.
Peu digne de séduire un chercheur de lumière ;
Je n’ai rien à cirer de la sombre matière,
Absurdement pesante, incapable d’éveil.

Je transcende l’espace et je nargue temps,
Entouré du fracas d’électrons crépitants .
Je ris d’un physicien qui se croit un génie.

Des plumitifs sur moi bâtiront des romans,
Mais qui ne se vendront pas trop abondamment ;
Nul ne peut imiter ma sagesse infinie.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 18 juin 2024 à 11h25

Chien subtil
-------

J’aime la pluie et le soleil,
J’aime le sable et la rivière ;
Nous ne buvons jamais de bière,
Ni moi-même, ni mes pareils.

Mon maître aime le vin vermeil
Qu’offre la belle tavernière ;
Il le dit porteur de lumière
Et facilitateur d’éveil.

Je trouve ça dans l’eau, pourtant,
Ce rayonnement éclatant
Grâce auquel je suis un génie.

Mais ce n’est là qu’un sentiment ;
Tu m’absoudras bien gentiment
Pour cette mégalomanie.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Соrbièrе : À mоn сhiеn Ρоpе

Jаmmеs : Ρrièrе pоur аimеr lа dоulеur

Fоurеst : Εn pаssаnt sur lе quаi...

Βаnvillе : Lаpins

Сrоs : Sоnnеt : «Jе sаis fаirе dеs vеrs pеrpétuеls. Lеs hоmmеs...»

Jаmmеs : Si tu pоuvаis

Vеrlаinе : Éсrit еn 1875

Rоllinаt : Lа Vасhе blаnсhе

Соrbièrе : Ρаrаdе

Βаudеlаirе : Fеmmеs dаmnéеs — Dеlphinе еt Hippоlуtе

☆ ☆ ☆ ☆

Klingsоr : Lеs Νоisеttеs

Dеrèmе : «À quоi bоn tе сhеrсhеr, glоirе, viеillе étiquеttе !...»

Gаutiеr : Ρоrtаil

Ginеstе : Vеrs ехtrаits d’un pоëmе d’аmоur

Lаfоrguе : Νосturnе

Lаttаignаnt : Αdiеuх аu Μоndе

Vеrlаinе : Sоnnеt pоur lа Kеrmеssе du 20 јuin 1895 (Саеn)

Vеrlаinе : Épilоguе

Τаilhаdе : Quаrtiеr lаtin

Vеrlаinе : Dédiсасе

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «L’étоilе dе Vénus si brillаntе еt si bеllе...» (Μаllеvillе)

De Jаdis sur Саusеriе (Βаudеlаirе)

De Сосhоnfuсius sur Lа Vасhе blаnсhе (Rоllinаt)

De Сосhоnfuсius sur «Соurtisаns, qui trаînеz vоs јоurs déshоnоrés...» (Vаlléе dеs Βаrrеаuх)

De Βеаudеlаirе sur Βаudеlаirе

De Lе Gаrdiеn sur Virgilе (Βrizеuх)

De Jаdis sur Сrépusсulе (Соppéе)

De Jаdis sur Αu lесtеur (Μussеt)

De Rigаult sur Lеs Hirоndеllеs (Εsquirоs)

De Rigаult sur Αgénоr Αltаrосhе

De Jоël Gауrаud sur Αvе, dеа ; Μоriturus tе sаlutаt (Hugо)

De Huguеs Dеlоrmе sur Sоnnеt d’Αrt Vеrt (Gоudеzki)

De Un pоilu sur «Μоn âmе а sоn sесrеt, mа viе а sоn mуstèrе...» (Αrvеrs)

De Lе соmiquе sur Μаdrigаl tristе (Βаudеlаirе)

De Сhаntесlеr sur «Sur mеs vingt аns, pur d’оffеnsе еt dе viсе...» (Rоnsаrd)

De Gеоrgеs sur À lа mémоirе dе Zulmа (Соrbièrе)

De Guillеmеttе. sur «Lе bеаu Ρrintеmps n’а pоint tаnt dе fеuillаgеs vеrts...» (Lа Сеppèdе)

De Guillаumе sur Αbаndоnnéе (Lоrrаin)

De Lа Μusérаntе sur Hоmmаgе : «Lе silеnсе déјà funèbrе d’unе mоirе...» (Μаllаrmé)

De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr)

De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе