Victor Segalen

Stèles, 1912


Éloge à la jeune fille

Magistrats ! dévouez aux épouses vos arcs triomphaux. Enjambez les routes avec la louange des veuves obstinées. Usez du ciment, du faux marbre et de la boue séchée pour dresser les mérites de ces dames respectables, — c’est votre emploi.

 

Je garde le mien qui est d’offrir à une autre un léger tribut de paroles, une arche de buée dans les yeux, un palais trouble dansant au son du cœur de la mer.

 

o

 

Ceci est réservé à la seule Jeune Fille. À celle à qui tous les maris du monde sont promis, — mais qui n’en tient pas encore.

 

À celle dont les cheveux libres tombent en arrière, sans emplois, sans fidélité, et les sourcils ont l’odeur de la mousse.

 

À celle qui a des seins et qui n’allaite pas ; un cœur et n’aime pas ; un ventre pour les fécondités, mais décemment demeure stérile.

 

À celle riche de tout ce qui viendra ; qui va tout choisir, tout recevoir, tout enfanter peut-être.

 

À celle qui, prête à donner ses lèvres à la tasse des épousailles, tremble un peu, ne sait que dire, consent à boire, — et n’a pas encore bu.

 

 

 

 


Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 9 septembre 2020 à 12h59

Celle qui se laisse vivre
----------------------

« Elle séduit nos coeurs, la vestale indolente »,
C’est ce qu’ont déclaré les moines assemblés ;
Elle dont les cheveux ont la couleur du blé,
Nous admirons l’éclat de sa démarche lente.

Un souffle printanier sous sa robe volante,
Par un tel horizon nos regards sont comblés ;
Nous entendons les mots de nos esprits troublés,
Recevant de ses yeux la lumière aveuglante.

Cupidon, dans ce cloître au matin surgissant,
Des lois du monastère efface la mémoire ;
La Règle fait silence, inutile grimoire.

Hantés par son reflet, fantôme caressant,
Nous déclarons qu’elle est notre seule maîtresse ;
Mais de n’y point toucher, ça nous met en détresse.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Vincent le 13 septembre 2020 à 09h25

Divin remède



Il cherche le secret de la vie indolente
Dans des feuillets sacrés patiemment assemblés
(On y dit que sa mort fait s’engendrer le blé),
Par des mains délicates à la gestique lente.

Parmi eux il découvre une page volante ;
Sa lecture va-t’elle aussitôt le combler ?
Son désarroi va-t’il enfin être troublé ?
Verra-t’il comme Paul, la lumière aveuglante ?

Alors qu’il la lisait, du balcon surgissant,
Une sœur qu’il voulait chasser de sa mémoire,
Pour l’avoir éconduit, vint clore le grimoire.

L’homme sut son désir à ses yeux caressants,
Les ébats qui suivirent en firent sa maîtresse,
C’est ainsi qu’il trouva remède à sa détresse.



https://misquette.wordpress.com/2020/09/12/divin-remede/

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