Jean de Sponde



 
Tout s’enfle contre moi, tout m’assaut, tout me tente,
Et le Monde et la Chair, et l’Ange révolté,
Dont l’onde, dont l’effort, dont le charme inventé
Et m’abîme, Seigneur, et m’ébranle, et m’enchante.
 
Quelle nef, quel appui, quelle oreille dormante,
Sans péril, sans tomber, et sans être enchanté,
Me donn’ras-tu ? Ton Temple où vit ta Sainteté,
Ton invincible main, et ta voix si constante ?
 
Et quoi ? Mon Dieu, je sens combattre maintes fois
Encor avec ton Temple, et ta main, et ta voix,
Cet Ange révolté, cette Chair, et ce Monde.
 
Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera
La nef, l’appui, l’oreille, où ce charme perdra,
Où mourra cet effort, où se rompra cette onde.
 



Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 31 août 2014 à 10h57

Voie sur berge
-----------------

En cette fin d’été, la nature est charmante
Et d’y errer sans fin le rhapsode est tenté ;
Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer,
Grande friche déserte où mille insectes chantent.

Parti tôt le matin de la ville dormante,
Le vieux barde a suivi les sentiers enchantés,
Chemins qu’il est souvent seul à vouloir hanter
Vers le lever du jour, de sa démarche lente.

L’hirondelle tardive y plane maintes fois,
Et la salutation de sa petite voix
Rappelle le penseur à la douceur du monde.

Vous verriez tout cela, si marcher vous vouliez
Du port de Saint-Denis jusqu’en Aubervilliers
Rêvant près du canal, dans les reflets de l’onde.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 1er juillet 2017 à 12h34

Monstrueux jongleur
--------------------

Aux ruines du palais, la musique est charmante,
Et d’y passer la nuit le public est tenté ;
Un vieux compositeur ne cesse d’inventer
Des airs bien entraînants que les courtisans chantent.

Leurs fantômes sont là, dans les pierres dormantes,
Celui du barde dit quelques mots enchantés,
C’est un curieux endroit que ce manoir hanté,
Un jongleur inconnu montre une danse lente.

Quelques chauves-souris surviennent maintes fois,
Et la salutation de leur petite voix
Traverse sans souci l’obscurité profonde.

Vous verriez tout cela, si rêver vous vouliez,
Ce songe, par exemple, et d’autres par milliers,
Auprès d’un château mort, non loin d’un inframonde.

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Déposé par Cochonfucius le 23 septembre 2018 à 14h10

Éléphant d’Arcachon
----------------------

L’éléphant d’Arcachon se cache sous sa tente,
Par le bruit d’une fête il n’est jamais tenté ;
Il chante les chansons qu’il lui plaît d’inventer,
Car sitôt qu’ils sont seuls, tous les éléphants chantent.

Il aime fréquenter cette ville dormante
Dont les ducs ont bâti des palais enchantés,
C’est un curieux endroit, c’est un séjour hanté
Par la jeune sirène à la démarche lente.

Les touristes là-bas surviennent maintes fois,
Nul ne prête attention à leurs éclats de voix,
Telle est, de cet endroit, la sagesse profonde.

Pour rejoindre ce lieu, c’est un frêle voilier
Qui vous y porterait, oui, si vous le vouliez,
Mais on peut préférer d’autres parties du monde.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 9 mars 2025 à 18h01



Cheval sans souci
------------

Nulle chose  n’est importante,
Nulle ne saurait me tenter ;
Je suis sobre,sans me vanter,
Je crois que la chose est flagrante.

Je dis à mon âme dormante
Des vers dont je suis enchanté ;
Un sobre décor est planté
Pour des aventures charmantes.

Puis je me tais, je me tiens coi,
J’écoute l’écho  de ma voix,
Source de sagesse profonde.

Je suis un cheval singulier,
Car mes talents particuliers
Ne sont pas ceux de tout le monde.

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