Tristan L’Hermite


L’Ambition tancée


 
Aux rayons du soleil, le paon audacieux,
Cet avril animé, ce firmament volage,
Étale avec orgueil en son riche plumage
Et les fleurs du printemps, et les astres des cieux.
 
Mais comme il fait le vain sous cet arc gracieux
Qui nous forme d’Iris une nouvelle image,
Il rabat tout à coup sa plume et son courage
Sitôt que sur ses pieds il a porté les yeux.
 
Homme, à qui tes désirs font sans cesse la guerre
Et qui veux posséder tout le rond de la Terre :
Vois le peu qu’il en faut pour faire un monument.
 
Tu n’es rien que l’idole agréable et fragile
Qu’un roi de Babylone avait vue en dormant,
Ta tête est toute d’or, mais tes pieds sont d’argile.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 22 avril 2016 à 17h27

Rêve de lion
---------------

Le roi des animaux n’en croyait pas ses yeux :
D’invisibles goupils rôdaient dans les parages,
La nuit dissimulant l’azur de leur pelage,
À l’heure où les démons investissent les cieux.

Le monarque est tenté de fuir vers d’autres lieux,
Mais les chemins ouverts lui semblent des mirages ;
Il s’avance pourtant, rassemblant son courage,
Puis il trace sa route, à la grâce de Dieu.

Ce qu’il voit, cependant, ne le rassure guère,
-- Il semble que le monde ait perdu ses repères,
Lui dit une banane, en riant franchement.

-- Je ne suis qu’un rêveur au jugement fragile,
Tel un fol naviguant sur une nef d’argile,
Tel un roi qui voudrait gouverner en dormant.

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Déposé par Cochonfucus le 22 avril 2016 à 17h30

Octopode au corps de sable
--------------------------------

Ce grand monstre de sable est superbe, à mes yeux ;
Il parcourt, bien souvent, ces modestes parages,
Invisible la nuit, grâce à son noir pelage,
Faisant régner la paix sur la terre et les cieux.

Je suis presque surpris de le voir en ces lieux :
Il est évanescent, c’est peut-être un mirage,
C’est une métaphore évoquant le courage,
C’est un représentant de la grâce de Dieu.

Les gens de mon pays ne le connaissent guère,
Car, sur de tels sujets, ils ont d’autres repères,
Il n’est rien à leurs yeux, pour parler franchement.

Je le sais, je suis vieux, mes rêves sont fragiles,
Mon corps, qui se souvient que sa chair est d’argile,
Ne peut point rajeunir, si ce n’est en dormant.

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Déposé par Cochonfucius le 18 octobre 2017 à 22h38

Borken (Gertrud Kolmar und Cochonfucius)
——

So zartes Spielwerk hat wohl nur die eine,
Der Königstochter müde Hand, berührt,
Das kühle Silber fröstelnd scharf gespürt
Und wundersam die rotgeäugten Steine,

……..C’est seulement la main lassée de la princesse
…………..Qui put toucher ici l’assemblage subtil ;
………..Sentir alors l’argent froid comme du grésil
…..Et du rouge oeil de pierre estimer la richesse.

Darin ein Gnom zu glastend düstrem Scheine
Vertropften Wollustfunken einst geschürt
Und deren Fruchtschmelz zum Genuß verführt
Wie Kirschen und rubinenfarbne Weine.

……..D’un gnome, à l’intérieur,la translucide adresse
……..Déborde en volupté, mais qui n’a rien de vil :
……..Comme d’un fruit sucré le nectar volatil,
……..Comme le raisin mûr, cerise que l’on presse.

Ein Palisanderkästchen, alt, zerschrammt.
Auf Schloß und Pforte starrt der kleine Leu:
Schon schnappt es über ihn wie Maul und Zähne.

……..La caisse en palissandre, antique et fatiguée,
……..La petite personne aperçoit, intriguée
………..La serrure et la porte à sa vue se fermant.

Nun hockt er sinnend tief im blauen Samt
Und zieht die Pranke an und sinnt aufs neu.
Und hebt das Krönlein zitternd aus der Mähne.

……..Alors il s’accroupit dans la fange azurée
……..Et rumine en son coeur des pensées mesurées,
……..Découronnant son chef en un geste charmant.

https://nouvelleheraldie.blogspot.fr/2017/10/poesie-heraldique-allemande-borken.html

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Déposé par Cochonfucius le 19 octobre 2017 à 11h59

Ambilion de Prusse
-----------------------------

Ce fauve se souvient d’une main de princesse
Qui de son corps flattait l’assemblage subtil ;
D’avoir senti les doigts froid comme du grésil
Et du rouge velours partagé la richesse.

De la fille du roi la translucide adresse
Porte une volupté, mais qui n’a rien de vil :
Comme d’un vin sucré le parfum volatil,
Comme le fruit très mûr, le raisin que l’on presse.

L’ambilion dans sa cage antique et fatiguée,
Regarde tendrement la princesse intriguée,
Puis médite à loisir, ses beaux yeux se fermant.

Alors il s’accroupit sur la toile azurée
Et rumine en son coeur ses amours mesurées,
Jamais il ne sera le vrai prince charmant.

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Déposé par Cochonfucius le 29 novembre 2018 à 14h18

Sainte Iris
______

Iris, ton univers est la joie de mes yeux,
Quand mon rêve est charmeur, tu es dans les parages;
Si j’aime chez mon chat la douceur du pelage,
Caresser tes cheveux, c’est atteindre les cieux.

Nous nous sommes croisés, déjà, en d’autres lieux,
À mes premiers regards, tu étais un mirage ;
Je me suis approché, rassemblant mon courage,
Pour t’offrir ce poème, à la grâce de Dieu.

Ça fait déjà longtemps, tu ne t’en souviens guère,
Ton visage pour moi est toujours un repère,
Mas je n’ai jamais su le dire franchement.

Tu n’es pas en mon coeur un souvenir fragile ;
Si Rodin avait fait ta statue en argile,
Jamais ne se verrait un objet plus charmant.

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Déposé par Cochonfucius le 5 janvier 2019 à 13h56

Remembrance du pavot
---------------------

Voir le pavot de mai, quel plaisir pour les yeux !
C’est lui qui bien souvent a fleuri ces parages ;
Aux légers papillons il donne du courage
En faisant resplendir la lumière des cieux.

Je m’attends chaque année à le voir en ces lieux ;
Mais sait-on si c’est lui, ou peut-être un mirage,
Un songe du matin, le reflet d’un ombrage,
Un clin d’oeil de Satan, une farce de Dieu ?

Le pavot, de cela, ne se tourmente guère,
Sans recours aux humains il trouve ses repères,
Très heureux d’être ici, comme un prince charmant.

Pour maître je te prends, coquelicot fragile
Ornant de ton éclat l’austère sol d’argile ;
Et dans le plein hiver, je te vois en dormant.

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Déposé par Curare- le 5 janvier 2019 à 16h46

Kai : Je te chercherais à travers un millier de mondes durant dix milles vies jusqu’à ce que je te retrouve.
Mika : Je t’attendrais dans tous ces mondes et durant toutes ces vies jusqu’à ce que tu me retrouves.
__47 Rônin

’’Comme serait un rêve au cours d’1 autre rêve ’’ En réponse . .

J’ai rêvé du p’tit Prince - Il semblait mal en point
La mort rôdait sur lui - Une fable subtile
L’enrobait d’éternel - Dans l’évasion utile
De ce rêve insensé détroussé dans 1 coin

Je tentais mais en vain en tel ou tel recoin
De mon inconscient à l’appétit fertile
D’en dévoiler le fil mais serait-ce futile ?
Son dessein dévoilé vu à brûle-pourpoint ?

Je ne sais plus pourquoi et ne m’en souviens guère
J’ai rêvé du p’tit Prince - L’histoire que je préfère
Partageant avec lui ce trop d’attachement

Qui n’en finit jamais - Mon désir est agile
À chercher le venin qui me rendra fragile
Et d’attendre toujours la fin de ce tourment __

___ 05/01/2019

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Déposé par Cochonfucius le 28 septembre 2020 à 12h34

Gloire du paon teint
----------

J’ai changé ma couleur pour éblouir vos yeux,
Moi, le plus bel oiseau qu’on trouve en ces parages ;
Mes ornements sont d’or, symbole de courage,
Dignes de refléter la lumière des cieux.

L’héraldiste, s’il vient travailler en ces lieux,
Voudra dans son bestiaire ajouter ce mirage ;
Que les coqs des fermiers n’en prennent pas ombrage,
Je dis que ma personne est plus proche de Dieu.

Un coq a répondu «Ça ne m’importe guère,
Je ne peux m’abaisser à te faire la guerre ;
Car c’est tant mieux pour toi si tu te crois charmant.»

Or, les coqs sont, dit-on, moins que le paon fragiles,
Lui qu’il sont appelé colosse aux pieds d’argile ;
Sa gloire ne vaut point qu’on en fasse un roman.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Thunderbird le 1er octobre 2020 à 18h36

Gloire du paon teint, retouche
----------

J’ai changé ma couleur pour éblouir vos yeux,
Moi, le plus bel oiseau qu’on trouve en ces parages ;
Mes ornements sont d’or, symbole de courage,
Dignes de refléter la lumière des cieux.

L’héraldiste, s’il vient travailler en ces lieux,
Voudra dans son bestiaire ajouter ce mirage ;
Que les coqs des fermiers n’en prennent pas ombrage,
Je dis que ma personne est plus proche de Dieu.

Un coq a répondu «Ça ne m’importe guère,
Je ne peux m’abaisser à te faire la guerre ;
Car c’est tant mieux pour toi si tu te crois charmant.»

Or, les coqs sont, dit-on, moins que le paon fragiles,
Lui qu’ils ont appelé colosse aux pieds d’argile ;
Sa gloire ne vaut point qu’on en fasse un roman.

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