Tu ne m’es pas de tes faveurs avare,
(Je t’en rends grâce infiniment, Nature)
Puisque la fièvre en rien n’a fait injure
À la beauté sur toutes beautés rare.
La terre aussi te merciant se pare,
Et se revêt gaiement de verdure,
Comme prenant avec moi nourriture
De ce Soleil, qu’à l’autre je compare.
L’air fait cesser ses hibernales pleurs :
Les arbres verts produisent maintes fleurs,
Ou mille oiseaux émeuvent douces noises.
La Saône enflée au pleuvoir de mes yeux
Par le passé, en cours plus gracieux
Vient arroser nos rives Maconnoises.
Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 15 octobre 2021 à 13h55
Serait-ce de Sodome, ou bien de la Navarre,
Que nous vient cette étrange et torve créature
Dont le signalement est absent des brochures
Comme le souvenir l’est de notre mémoire ?
Son profil est celui de quelque être ovipare.
On devine, à le voir, qu’il n’a pas la dent dure ;
S’ajoute à l’ondoiement de sa molle ossature
La fade odeur de ses glandes sudoripares.
Ses gestes cauteleux sont dépourvus d’ampleur.
Il chaloupe en marchant comme un canard siffleur ;
Son regard est flottant, son allure sournoise.
Et, glissant, tel un pet, le long du mur crayeux,
Sur un dernier salut vague et fallacieux,
Il se fond dans la nuit comme une ombre chinoise.