Verlaine


Sur le Calvaire


 
Lorsque Jésus fut mort, et comme une auréole
S’allumait bleue au front blanc du Nazaréen,
Plus pâle qu’un cadavre et plus tremblant qu’un chien,
Le bon larron, prenant brusquement la parole :
 
« Compagnon, que dis-tu de tout ceci ? — Moi ? Rien,
Répondit le mauvais larron. Rien, âme molle,
Rien, ô cerveau chétif qu’un tel prodige affole,
Sinon qu’en pendant là cet homme, l’on fit bien. »
 
Un coin du ciel s’ouvrit soudain comme une porte
Et la foudre s’en vint brûler l’audacieux
Qui hurla, puis reprit : « On a bien fait, n’importe ! »
 
Un corbeau qui passait lui creva les deux yeux,
Et vers ses pieds mordus se dressait une louve,
Mais l’Obstiné cria : « Qu’est-ce que cela prouve ? »
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 11 décembre 2012 à 16h08

« Trouble à l’ordre public, a jugé le Romain,
Mais l’affaire pour moi n’a rien d’irrémédiable.
Ce fils de charpentier, ce n’est qu’un pauvre diable,
Il parle, on l’applaudit, ce n’est rien, c’est humain ».

« Tu dois le crucifier, aujourd’hui ou demain,
Ont répondu alors les principaux notables.
Ton apprenti prophète est un irresponsable
Qui sème la révolte au long de son chemin. »

Alors le magistrat consulta les oracles,
Qui, n’aimant pas beaucoup les faiseurs de miracles,
Ont demandé la mort pour de pareils forfaits.

Mais ils ont accordé aussi une indulgence :
Libérer par ailleurs un gibier de potence.
Et, foi de Bar-Abbas, je dis qu’ils ont bien fait.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 26 mai 2017 à 16h07

Dame du nectar
--------------------

La dame des grands crus, quittant son auréole,
Trinque avec le serpent auprès d’un mur ancien ;
Le reptile en question, fidèle comme un chien,
À la dame adressa ces subtiles paroles :

«Du jardin de jadis nous ne regrettons rien,
Car ce fut un temps mort, ce fut une vie molle ;
Nous ne regrettons pas notre jeunesse folle,
Ni ce qui fut le mal, ni ce qui fut le bien. »

«Cependant, dit la dame, on nous mit à la porte.»
«Mais c’est ce qui pouvait nous arriver de mieux.»
La dame ne veut plus débattre de la sorte,

En silence elle boit la coupe de vin vieux,
Elle goûte au nectar que Dieu le père approuve
Et que lui ont vendu les enfants de la louve.

[Lien vers ce commentaire]

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