Ô puissance d’Amour ! deux beaux astres jumeaux, De rais étincelants de leur divine flamme Me foudroyant le cœur, m’ont comblé toute l’âme De deuil, de soin, d’émoi, d’ennuis, et de travaux. [...]
Vous rochers orgueilleux, et vous forêts fidèles Que je fais retentir de mes chants languissants, Antres qui répondez à mes tristes accents, Quand vous oyez le son de mes plaintes mortelles, [...]
Vous qui habitez l’Orque noir, Laissez votre horrible manoir, Sortez de la grotte avernale, Et venez tous ici haut voir Ma peine qui n’a point d’égale.
Ô Proserpine, ô noir Pluton Cerbère, Mégère, Alecton, Tisyphone, infernales Ombres Atropos, Lachésis, Cloton, Venez tous ouïr mes encombres !
Désespéré, chétif, du repos de ma vie, Je chemine à grands pas au sentier douloureux De l’Orque épouvantable, où le sort rigoureux Avait dès le berceau ma jeunesse asservie.