Qu’est-ce du cours et de l’arrêt du Monde ? C’est un chemin raboteux, ennuyeux ; Un cocher fol, déloyal, dangereux, Traînant son coche en la boue profonde. C’est un logis fumeux, sale, puant ; [...]
Quand la face noire des cieux Dérobe le jour à nos yeux, Je représente à ma mémoire Une autre nuit beaucoup plus noire : C’est quand ne voulant être instruit, Mondain, tu redoubles ta nuit, Et d’un aveuglement extrême Tu éteins ton flambeau toi-même.
Mon âme, où sont les grands discours De ces hautains, fils de la terre ? Où sont les magnifiques cours Des Rois qui au ciel ont fait guerre ? Je cuide voir, en y pensant, Une fumée s’amassant Au feu d’un bois sec, qui l’haleine Du vent écarte par la plaine.
Plutôt les yeux du firmament Seront sans réglé mouvement, Et vagabonde Ne sera l’onde, Plutôt qu’on voie déplacée Des vains appâts De ces lieux bas Du Mondain la folle pensée.