Certains dédains et pas les autres

Le cygne du conte d’Andersen s’avançait dans le port de rivière. Nos quinconces étaient pleins de noblesse et sous la montagne verdoyante le vieux faubourg abritait des ouvriers. Mon ami, le poète romantique et moi, sur la cale à côté des lavandières nous tendions du pain au cygne du conte d’Andersen. Le cygne dédaigneux ne vit pas le pain mais le cygne n’était pas assez surpris du bruit de vos battoirs, ô laveuses, et du bruit lointain de vos querelles, ouvriers qui êtes aux portes après le repas.
[...]

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Voyage

Chemin de nuit, nuit du chemin ! la lune est sur le lac, le lac est dans tes yeux. La voiture emportait notre voyage nocturne. Tes yeux sont les yeux des voyages, voyages des convalescents. Quand le postillon ne chantera plus je te dirai ma pensée, c’est un question de géologie architecturale au sujet de l’infini des montagnes, de la forme des montagnes. Il y avait sur la couverture à griffes un bol de porcelaine où la lune mettait un point. Dans le demi-sommeil de la voiture — le postillon chante, chante postillon — je croyais que la lune était le bol, que la couverture à griffes c’était les montagnes et que nous n’étions plus sur terre. Plus de lune ! Ô nuit des chemins ! Ô chemin des nuits: tes yeux sont des yeux de la mer et je ne te connais pas. C’est ainsi que nous avançons avec tout notre laisser-aller vers ce pays qui n’est pas loin que je ne souhaitais pas de connaître et où une certaine angoisse m’indique que le postillon me conduit en chantant. Maintenant c’est la peur !
[...]

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La Dame aveugle


 
La dame aveugle dont les yeux saignent choisit ses mots
Elle ne parle à personne de ses maux
 
Elle a des cheveux pareils à la mousse
Elle porte des bijoux et des pierreries rousses.
[...]

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Un sourire pour cent larmes

Le cheval respire avec peine : la drogue qu’il reçut pour lui donner du zèle a trahi le projet ! et les idoles au faîte des monts ne paraissent pas encore. L’homme insensé piquait les flancs de son cheval et l’univers n’était pas plus grand qu’une calebasse. L’étendard de fumée marquait le sol natal. Reculer ? jamais on n’est sorti d’ici. Plus avant ? hélas ! le cheval va mourir sur place. Mais voici qu’on entend des musiques dans l’air, c’est comme si l’on grillait de l’idéal. Le printemps joue aux boules avec des arbres verts, et quarante poulains sont vomis par le val.
[...]

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Commentaire (s)
Déposé par René Guy Cadou le 14 avril 2014 à 08h47

CORNET D’ADIEU

Jésus a dit
« Il n’y aura pas de printemps cette année
Parce que Max s’en est allé
Emportant les chevaux les vergers et les ailes
Parce que sur la croix le bon Saint Matorel
A lâché les oiseaux vers un pays glacé »
Et c’est vrai. Les bourgeons se taisent. Les poitrines
Voient se faner leurs seins. Tout au fond des vitrines
Une enfance à genoux se suicide et le ciel
Épuise en un regard ses réserves de miel
Il fait froid maintenant que tu n’es plus
Beau masque de douleur
Maintenant que tes mains ont trouvé sous la terre
Enfin le battement initial de ton cœur
J’entends ta voix pareille aux chants du monastère
Et tandis qu’on te fait place dans la lumière
Les hommes prient pour toi à Saint-Benoît-sur-Loire
Tu étais sur tous les quais de toutes les foires
Au pain d’épice
On te trouvait dans les coulisses
Des bals champêtres
Tu discutais avec les prêtres
Souvent tu m’écrivais et c’était chaque fois
Des bavardages de bergères et de rois
Tu m’écriras encore
J’attends tes reportages sur la mort
Le Nom vernal
Ô Max

Et l’élixir du laboratoire central
J’attends que soit connue la décision de l’ange
Que Dieu prenne parti pour toi et qu’il t’arrange
Une vie dans le cœur de tes amis natals.

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