Amour vomit sur moi sa fureur et sa rage, Ayant un jour du front son bandeau délié, Voyant que ne m’étais sous lui humilié Et que ne lui avais encore fait hommage ;
Je me trouve et me perds, je m’assure et m’effroie En ma mort je revis, je vois sans penser voir, Car tu as d’éclairer et d’obscurcir pouvoir, Mais tout orage noir de rouge éclair flamboie,
Tout cet hiver par l’âpre et l’aigre véhémence De longue maladie a sur moi tempêté Plus que sur un vaisseau dans la mer tourmenté N’eût fait son orageuse et froide violence.
Mais de mes maux le pire était la dure absence [...]
Par quel sort, par quel art pourrais-je à ton cœur rendre, Au moins s’il peut vers moi s’engourdir de froideur, Cette vive, gentille et vertueuse ardeur Qui vint pour moi soudain de soi-même s’éprendre ?