Une preuve que le Mal est, plutôt que le Bien, la destinée de notre monde, c’est que le bien ne se montre que par l’effort (la douleur) vers le bien, tandis que le mal arrive tout seul et le plus souvent malgré les efforts pour le prévenir. Et quand le mal et le bien se sont produits, le bien s’en va si l’on cesse un moment de l’activer, tandis que le mal est indéracinable, s’accroît si on ne le combat pas (pour l’atténuer, l’enrayer) et submerge tout — Ce monde est destiné au mal et il régnerait absolument sans la lutte incessante de l’homme, il se développerait suivant sa fatalité éternelle. Le bien est un accident produit à grand peine par l’homme et il est si peu fait pour vivre, pour régner, qu’il disparaît aussitôt, dès qu’on ne l’entretient pas — Un mot d’une femme célèbre (?) — Que de peine pour avoir un peu de plaisir. — — Réflexion — Dès qu’un homme cesse d’emplir son estomac il ne peut plus penser, être vertueux, avoir de grandes conceptions, s’élever à l’idéal — — Et il n’a pas besoin de penser pour manger. Si l’on ne mangeait pas, on ne penserait pas, mais l’on peut manger sans qu’il soit nécessaire pour cela de penser — Cela ne prouve-t-il pas quelque chose ? Que la raison ne gouverne pas le monde ? [...]
Non ! avec ses Babels, ses sanglots, ses fiertés, L’Homme, ce pou rêveur d’un piètre mondicule, Quand on y pense bien est par trop ridicule, Et je reviens aux mots tant de fois médités.
Celle qui doit me mettre au courant de la Femme ! Nous lui dirons d’abord, de mon air le moins froid : « La somme des angles d’un triangle, chère âme, Est égale à deux droits. » [...]