Je fus jadis amoureuse de la beauté des jeunes hommes, et le souvenir de leurs paroles, jadis, me tint éveillée.
Je me souviens d’avoir gravé un nom dans l’écorce d’un platane. Je me souviens d’avoir laissé un morceau de ma tunique dans un chemin où passait quelqu’un.
Je me souviens d’avoir aimé... Ô Pannychis, mon enfant, en quelles mains t’ai-je laissée ? comment, ô malheureuse, t’ai-je abandonnée ?
De Glôttis ou de Kysé je ne sais qui j’épouserai. Comme elles ne se ressemblent pas, l’une ne me consolerait pas de l’autre et j’ai peur de mal choisir.
Chacune d’elles a l’une de mes mains, l’une de mes mamelles aussi. Mais à qui donnerai-je ma bouche ? à qui donnerai-je mon cœur et tout ce qu’on ne peut partager ?
Ô Vénérable Priapos, dieu de bois que j’ai fait sceller dans le marbre du bord de mes bains, ce n’est pas sans raison, gardien des vergers, que tu veilles ici sur des courtisanes.
Dieu, nous ne t’avons pas acheté pour te sacrifier nos virginités. Nul ne peut donner ce qu’il n’a plus, et les zélatrices de Pallas ne courent pas les rues d’Amathonte.
Cinquante heures de nuit préparatoire, ô Maître ! Demain s’éblouiront d’aurore, et nous saurons À l’ombre magistrale errante sur nos fronts Qu’on a vu sourdre l’or et la lumière naître. [...]