Joseph Autran

Sonnets capricieux, 1873


Elle et lui


 
C’est l’éternelle histoire. On la tient, on la juge.
Elle étouffa le fruit d’un amour clandestin.
« Ce crime est exécrable, il causa le déluge, »
Dit son accusateur, qui cite du latin.
 
Orpheline, elle était sans appui, sans refuge ;
Un amant revenait, pressant, chaque matin.
« J’ai trop cru, malheureuse, aux serments d’un transfuge, »
Dit-elle, en s’inclinant sous l’arrêt qui l’atteint.
 
Mais l’amant, mais le père, ô justice éternelle !
Pourquoi n’est-il pas là, flétri, broyé comme elle ?
S’est-il du noir cachot évadé par hasard ?
 
Non. Il est au café, comme à son ordinaire.
Quand il aura fini de jouer au billard,
Il prendra le journal et lira cette affaire.
 

Commentaire (s)
Déposé par Coconfucius le 10 mars 2019 à 11h46



Un alambic trônait dans la cave d’un juge
Dont cet homme tirait des profits clandestins.
Qu’importe, pensait-il, après nous, le déluge,
« Cras moriturus sum», comme on dit en latin.

Les buveurs du quartier, trouvant chez lui refuge,
Venaient pour consommer (parfois, dès le matin)
Qui furent du labeur ainsi toujours transfuges,
Chacun d’eux savourant l’ivresse qui l’atteint.

Bacchus mérite-t-il une gloire éternelle ?
Sur ce vaste sujet, le bon sens nous rappelle
Qu’on trouve du danger aux capiteux brouillards ;

Ce juge-tavernier boit, à son ordinaire,
L’eau qui plaisait aussi à Monsieur Fenouillard ;
Il ne mélange pas sa vie et ses affaires.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Thunderbird le 10 mars 2019 à 11h53

Fourmis de comptoir
------------

Ce sont les fourmis de comptoir
Dont l’existence est un foutoir ;
Mais les vertus de la bouteille
Font oublier ce dépotoir.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 10 mars 2019 à 11h57


Enseigne de taverne
----------

Sur l’enseigne de la taverne,
Je remarque une amphore arverne ;
Le patron trouva le modèle
Dans un roman de Jules Verne.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 10 mars 2019 à 12h04

Sagesse d’un juge
-----------------

Je vis un alambic dans la maison d’un juge,


(voir la suite au-dessus).

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Esprit de celle le 10 mars 2019 à 12h55


’’Mais si ça n’vaut pas la peine
Que j’y revienne
Il faut me l’dire au fond des yeux
Quel que soit le temps que ça prenne
Quel que soit l’enjeu . . ’’   William Sheller

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par P10H24- le 10 mars 2019 à 13h13

La coulante me prend, j’ai besoin de lecture,
Le temps de soulager mon ventre, au cabinet ;
Tiens ! Voilà des vers sots et de simple facture...
Le Cochon Jean-Baptiste a torché un sonnet ! ___

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 11 mars 2019 à 10h24

Sonnets Pour Mettre Aux Cabinets
-----------------------

http://sonnets-de-cochonfucius.lescigales.org/sonnets.html

avec un savant commentaire.

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Déposé par Cochonfucius le 29 mars 2020 à 13h54

Dragon tavernier
--------

Chez ce noble dragon l’assoiffé prend refuge,
Car il tient un troquet qui n’est point clandestin ;
Si la chaleur est forte ou s’il tombe un déluge,
Alors «est bibendum» comme on dit en latin.

S’accouder au comptoir n’est pas un subterfuge,
Ce que dit le patron n’est pas du baratin .
Lui qui de l’inframonde est un heureux transfuge,
Il cherche la sagesse, et parfois, il l’atteint.

La soif dure longtemps, mais n’est pas éternelle,
L’horloge de la gare à l’ordre nous rappelle,
Sauf si la dissimule un opportun brouillard.

Nous aimons savourer des boissons ordinaires,
Il faut ça pour remplir nos ventres rondouillards ;
Il sera toujours temps de songer aux affaires.

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Déposé par Cochonfucius le 17 janvier 2022 à 12h43

Monstre cellérier
-------

Dans ma cave réside un monstre lucifuge,
Je pense qu’il agit en buveur clandestin ;
C’est un comportement qui remonte au déluge,
« Hoc est calix mea » grogne-t-il en latin.

Il échappe aux regards par mille subterfuges,
Sauf s’il est endormi dans le petit matin ;
Loin de lui le désir de quitter son refuge,
Car il est affaibli par l’âge qui l’atteint.

Aucun désir en lui d’une vie éternelle,
Du prêtre il n’entend point la sotte ritournelle ;
Il n’a point pour mentor l’ensoutané paillard.

Il n’est pas dangereux, c’est un monstre ordinaire,
Par manque d’exercice il devient rondouillard ;
Mais je ne lui dis rien, cela, c’est son affaire..

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Déposé par Cochonfucius le 17 janvier 2022 à 17h45

Monstre cellérier   ...... retouche
-------

Dans ma cave réside un monstre lucifuge,
Je pense qu’il agit en buveur clandestin ;
C’est un comportement qui remonte au déluge,
« Est calix sanguinis » grogne-t-il en latin.

Il échappe aux regards par mille subterfuges,
Sauf s’il est endormi dans le petit matin ;
Loin de lui le désir de quitter son refuge,
Car il est affaibli par l’âge qui l’atteint.

Aucun désir en lui d’une vie éternelle,
Du prêtre il n’entend point la sotte ritournelle ;
Il n’a point pour mentor l’ensoutané paillard.

Il n’est pas dangereux, c’est un monstre ordinaire,
Par manque d’exercice il devient rondouillard ;
Mais je ne lui dis rien, cela, c’est son affaire..

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