Paradis des Albatros / Causerie

Baudelaire

(1821-1867)

D’autrеs pоèmеs :

Splееn : Jе suis соmmе lе rоi...

L’Ιnvitаtiоn аu Vоуаgе : Μоn еnfаnt, mа sœur...

Jе tе dоnnе сеs vеrs аfin quе si mоn nоm...

оu еncоrе :

Lеs Fеnêtrеs

Lе Rеbеllе

Ρауsаgе

Vеrs lаissés сhеz un аmi аbsеnt

Lеs Αvеuglеs

Unе nuit quе ј’étаis près d’unе аffrеusе јuivе...

Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer.

— Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme ;
Ce qu’elle cherche, amie, est un lieu saccagé
Par la griffe et la dent féroce de la femme.
Ne cherchez plus mon cœur ; les bêtes l’ont mangé.

Mon cœur est un palais flétri par la cohue ;
On s’y soûle, on s’y tue, on s’y prend aux cheveux !
— Un parfum nage autour de votre gorge nue !...

Ô Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux !
Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes,
Calcine ces lambeaux qu’ont épargnés les bêtes !

Commentaire (s)

Déposé par Cochonfucius le 29 mars 2021 à 13h50

Taureau qui rit
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Je danse au grand jardin pour amuser les roses,
Puis je leur chante aussi quelques chansons de mer ;
Ça fait rire un oiseau qui n’a rien de morose,
Ce jour d’avril est gris, mais il n’est point amer.

En ce lieu verdoyant la muse se repose,
Elle qui oublia les noirceurs de l’hiver ;
Sa lecture du jour de fables se compose,
Dont les joyeux décors lui sont un univers.

Je ne danse pas bien, mais elle n’en a cure,
Elle esquisse un sourire et peigne ses cheveux ;
Elle rumine ensuite une pensée obscure.

Je ne pourrai jamais savoir ce qu’elle veut,
Mais je sais bien ce qui pour elle est une fête,
Moi qui peux m’efforcer d’être une brave bête.

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Déposé par Curare- le 29 mars 2021 à 16h08

’Ce jour d’avril est gris,’

De quelle année ?
Si je prends 1 âne au jardin
Je l’appellerai jbb
Mais Meg elle préfèrerait ’René’
Ce sera pile ou face -

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Déposé par Jadis le 5 novembre 2025 à 00h45

Connerie
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Par un soir d’amertume, écœuré de la prose,
Je choisis désormais de m’exprimer en vers ;
Déjà je m’apprêtais à dépeindre la rose
Que glace rudement le souffle des hivers.

À me lire, pourtant, je sens que l’on me blâme ;
C’est mal. Je ne voulais au fond que soulager
Mon spleen intemporel et ma misère infâme
En rongeant un vieil os, comme un chien enragé,

Et que ma plume fût, en un mot, reconnue !
Oui, j’aurais souhaité, si je passe aux aveux,
Un poème vibrant de grâce contenue,

Du charme vainement appelé de mes vœux...
Hélas ! il me faut bien admettre ma défaite :
Je le voulais très beau, il ne fut que très bête.