Du Bellay

Les Antiquités de Rome, 1558



Si l’aveugle fureur, qui cause les batailles,
Des pareils animaux n’a les cœurs allumés,
Soit ceux qui vont courant ou soit les emplumés,
Ceux-là qui vont rampant ou les armés d’écailles :
 
Quelle ardente Erinnys de ses rouges tenailles
Vous pincetait les cœurs de rage envenimés,
Quand si cruellement l’un sur l’autre animés
Vous détrempiez le fer en vos propres entrailles ?
 
Était-ce point, Romains, votre cruel destin,
Ou quelque vieux péché qui d’un discord mutin
Exerçait contre vous sa vengeance éternelle ?
 
Ne permettant des Dieux le juste jugement,
Vos murs ensanglantés par la main fraternelle
Se pouvoir assurer d’un ferme fondement.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 mai 2019 à 11h49

Sans rien escompter == 無所得
----------

Il plane au firmament sans livrer de batailles,
Car de très peu d’ardeurs son coeur est allumé ;
Il est inoffensif, ce monarque emplumé,
Lui qui de nul dragon ne brise les écailles.

Aucun désir pervers, dit-on, ne le tenaille,
Son fier esprit n’est pas de rage envenimé ;
Ce grand aigle d’azur, par sagesse animé,
N’a jamais d’amertume au fond de ses entrailles.

Ce paisible sujet sourit à son destin,
Puisqu’il sait que le sort, même s’il est mutin,
Ne saurait apporter de misère éternelle.

Il a peu de fortune et peu de jugement,
Il aime être bercé par les voix fraternelles
De quelques vieux amis lui parlant sagement.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 12 mars 2021 à 13h41

Ours mal léché
----------

C’est un ours négligent, la fourrure en bataille,
Ses voisins forestiers le traitent d’allumé ;
Le pluvian gotlibien, son comparse emplumé,
Le trouve bien gentil, mais sauf quand il déraille.

Il aime se vautrer sur un lit de broussailles,
Ce dont, assez souvent, son poil est élimé ;
Ne croyez surtout pas qu’il en soit déprimé,
Lui dont, par tous les temps, l’optimisme est sans failles.

De fruits mûrs en automne il se fait un festin,
Il dit que c’est parfait pour soigner l’intestin ;
Il apprécie surtout la saveur des prunelles.

De la postérité le futur jugement,
Il préfère, dit-il, l’ignorer sagement,
Le trouvant plus léger que n’est la coccinelle.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Ada en Héraldie le 13 mars 2021 à 21h25

À l’heure où l’on s’oublie vont les passe-murailles,
Impasses désertées, horizons enfumés,
Nul ne peut les saisir, les tenir enfermés,
Ils font leur beurre dans la plus dure ferraille.

Quand ils passent, bien sûr, c’est la belle pagaille ;
Que viennent-ils chercher en ces coins malfamés,
Ces dédales construits de souvenirs paumés ?
Rarement l’on perçoit de leur appui la faille.

Ne comptez pas sur eux pour tracer un destin,
Il se comportent en passagers clandestins
Qui disparaissent à la moindre sentinelle.

Petits bonheurs des jours ! Vous pulsez librement
Comme craqueraient deux vertèbres brusquement,
Entre vie et pensée, la brèche occasionnelle.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Τhаlу : L’Îlе lоintаinе

Τristаn L’Hеrmitе : Épitаphе d’un pеtit сhiеn

Lаmаrtinе : Lеs Étоilеs

Μаllаrmé : «Ρаrсе quе dе lа viаndе...»

Соrbièrе : À lа mémоirе dе Zulmа

Νаvаrrе : «Μоn sеul Sаuvеur, quе vоus pоurrаis-је dirе...»

Ρаul Νаpоléоn Rоinаrd

Vоltаirе : «Si vоus vоulеz quе ј’аimе еnсоrе...»

Τоulеt : Sоuffrаnсе

Glаtignу : Βаllаdе dеs Εnfаnts sаns sоuсi

☆ ☆ ☆ ☆

Τhаlу : L’Îlе lоintаinе

Glаtignу : Ρаrtiе dе саmpаgnе

Μаllаrmé : «Ρаrсе quе dе lа viаndе...»

Hеrvillу : À lа Lоusiаnе

Vеrlаinе : Βаllаdе еn l’hоnnеur dе Lоuisе Μiсhеl

Jаmmеs : Jе pаrlе dе Diеu

Vеrlаinе : L’Αubеrgе

Соppéе : «Lе Grаnd-Μоntrоugе еst lоin, еt lе dur сhаrrеtiеr...»

Rimbаud : «L’еnfаnt qui rаmаssа lеs bаllеs...»

Ρrivаt d’Αnglеmоnt : «Соmbiеn durеrоnt nоs аmоurs ?...»

Cоmmеntaires récеnts

De Сhаntесlеr sur «Sur mеs vingt аns, pur d’оffеnsе еt dе viсе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur Τаblеаu rurаl (Соppéе)

De Сосhоnfuсius sur «J’аimе lе vеrt lаuriеr, dоnt l’hivеr ni lа glасе...» (Jоdеllе)

De Gеоrgеs sur À lа mémоirе dе Zulmа (Соrbièrе)

De Сосhоnfuсius sur «Lе viеil prоvеrbе dit quе du mоinе еt du prêtrе...» (Sаblе)

De Сосhоnfuсius sur «Qu’еst-се dе vоtrе viе ? unе bоutеillе mоllе...» (Сhаssignеt)

De Guillеmеttе. sur «Lе bеаu Ρrintеmps n’а pоint tаnt dе fеuillаgеs vеrts...» (Lа Сеppèdе)

De Guillаumе sur Αbаndоnnéе (Lоrrаin)

De Lа Μusérаntе sur Hоmmаgе : «Lе silеnсе déјà funèbrе d’unе mоirе...» (Μаllаrmé)

De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr)

De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу)

De Сurаrе- sur «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...» (Sigоgnе)

De Jаdis sur «Viсtоriеusеmеnt fui lе suiсidе bеаu...» (Μаllаrmé)

De Gеоrgеs Lеmаîtrе sur «Lе sоir, аu соin du fеu, ј’аi pеnsé biеn dеs fоis...» (Соppéе)

De Jаdis sur Lе Vœu suprêmе (Lесоntе dе Lislе)

De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu)

De Ρépé Hаsh sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау)

De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl)

De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt)

De Сhristiаn sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs)

De Vinсеnt sur «Un sоir, lе lоng dе l’еаu, еllе mаrсhаit pеnsivе...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе