Étienne Durand

Méditations, 1611



Sommeil, dont les destins ont enrichi le monde
Pour servir de relâche aux déplaisirs soufferts,
Si le galérien qui rame dessus l’onde
Peut reposer par toi dans les coups et les fers :
 
Si le pierreux peut bien d’une outrageuse sonde
Oublier par toi seul les sentiments divers :
Si le goutteux oublie une rage profonde,
À l’heure que tu peux glisser dedans ses nerfs :
 
Si l’artisan pénible en toi seul se délasse,
Si par toi la douleur d’un jour à l’autre passe,
Pourquoi suis-je tout seul sans toi dessous les Cieux ?
 
Pourquoi du bien commun n’ai-je point jouissance ?
Ha ! Sommeil, je t’entends, tu montre’ en ton silence
Que la mort, non pas toi, me doit fermer les yeux.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 1er mai 2018 à 12h22

Oiseau à sonnets nocturnes
-------------------------------

Nocturne est son esprit, car nocturne est son monde ;
En recevant ce lot, il n’en a pas souffert.
S’il eût été poisson, il aurait aimé l’onde
Et sous forme d’aimant aurait chéri le fer.

Un coeur accommodant, si le destin le sonde,
Il le trouve rempli par des plaisirs divers ;
Puis, il le voit baigner dans une paix profonde,
Que ce soit sur la terre, en mer ou dans les airs.

Cet oiseau bienveillant chaque nuit se délasse ;
Il sait que dans ce monde un jour à l’autre passe,
Il le lit clairement dans l’horloge des cieux.

Il quitte son perchoir, il s’envole, il s’élance,
Il prend quelques rongeurs qu’il dévore en silence,
Le nocturne plaisir s’allume dans ses yeux.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Vincent le 2 mai 2018 à 11h46

À sa naissance il planait à 15000 et même un peu plus Étienne Durand !

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Vincent le 2 mai 2018 à 13h27

Des étoiles dans les yeux

L’enfant est à deux doigts d’atteindre l’autre monde,
Enfin c’est ce qu’il veut, assez il a souffert,
Ses vieux ne sont pas sur la même longueur d’onde,
Ils espèrent encore gagner le bras de fer.

Deux heures du matin, on lui pose une sonde,
Au milieu des machines aux offices divers,
Les réveils pour les soins quand la nuit est profonde,
À la longue finissent à taper sur ses nerfs.

Pendant que l’infirmière au salon se délasse,
Il ôte ses tuyaux et par la sortie passe,
Caressé par le vent, il contemple les cieux.

Jamais il n’a connu si grande jouissance,
Il aimerait toujours entendre ce silence,
Des larmes de bonheur lui remplissent les yeux.

https://misquette.wordpress.com/2018/05/02/des-etoiles-dans-les-yeux/

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Βаudеlаirе : Fеmmеs dаmnéеs — Dеlphinе еt Hippоlуtе

Lаfоrguе : Μédiосrité

Сhéniеr : Lа Jеunе Саptivе

Βаudеlаirе : Μаdrigаl tristе

Riсtus : Lеs Μоntе-еn-l’аir

Ρоzzi : Νух

Sсèvе : «Τаnt је l’аimаi...»

Hugо : «Jеunеs gеns, prеnеz gаrdе аuх сhоsеs quе vоus ditеs...»

Τhаlу : L’Îlе lоintаinе

Τristаn L’Hеrmitе : Épitаphе d’un pеtit сhiеn

☆ ☆ ☆ ☆

Jаmmеs : Βrugеs

Lаvаud : Ρоrts

Vеrhаеrеn : Dеuil

Соuté : Lеs Μаins blаnсhеs, blаnсhеs

Lаutréаmоnt : «Lе frèrе dе lа sаngsuе mаrсhаit à pаs lеnts dаns lа fоrêt...»

Rоnsаrd : «Νе s’еffrоуеr dе сhоsе qui аrrivе...»

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur Lеs Étоilеs blеuеs (Rоllinаt)

De Lе соmiquе sur Μаdrigаl tristе (Βаudеlаirе)

De Сосhоnfuсius sur «Αu Τеmplе quе bâtit lе Rоi pаisiblе еt sаgе...» (Lе Fèvrе dе Lа Βоdеriе)

De Сосhоnfuсius sur Lе Сid (Fоurеst)

De Сhаntесlеr sur «Sur mеs vingt аns, pur d’оffеnsе еt dе viсе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur Τаblеаu rurаl (Соppéе)

De Gеоrgеs sur À lа mémоirе dе Zulmа (Соrbièrе)

De Guillеmеttе. sur «Lе bеаu Ρrintеmps n’а pоint tаnt dе fеuillаgеs vеrts...» (Lа Сеppèdе)

De Guillаumе sur Αbаndоnnéе (Lоrrаin)

De Lа Μusérаntе sur Hоmmаgе : «Lе silеnсе déјà funèbrе d’unе mоirе...» (Μаllаrmé)

De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr)

De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу)

De Сurаrе- sur «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...» (Sigоgnе)

De Jаdis sur «Viсtоriеusеmеnt fui lе suiсidе bеаu...» (Μаllаrmé)

De Gеоrgеs Lеmаîtrе sur «Lе sоir, аu соin du fеu, ј’аi pеnsé biеn dеs fоis...» (Соppéе)

De Jаdis sur Lе Vœu suprêmе (Lесоntе dе Lislе)

De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu)

De Ρépé Hаsh sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау)

De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl)

De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt)

De Сhristiаn sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе

 



Photo d'après : Hans Stieglitz