Léon Durocher

(1862-1918)

 

 

Léon Durocher


L’École buissonnière


 
Au lieu de fréquenter l’école
Où l’on acquiert un front savant,
Gamin à tendance agricole
J’allais jadis le nez au vent.
J’ai négligé d’apprendre à lire,
Je ne sais pas non plus écrire,
Mais j’ai profité des ruisseaux
Qui jasent entre les roseaux,
Mais j’ai profité des ruisseaux
Que les prés verts, la marjolaine,
Que les prés semblent écouter
Et voilà pourquoi Madeleine
Voilà pourquoi je sais chanter.
 
Si j’ignore l’arithmétique
(Ce qui nuit à mes intérêts)
C’est que dans mon cerveau rustique
Frissonne l’âme des forêts...
Je ne saurais point, j’en ai honte,
Faire en chiffres le moindre compte :
Mais j’ai profité du soleil
Qui dore le coteau vermeil ;
Mais j’ai profité du soleil
Qui, sur les monts et sur la plaine,
Pour moi seul semble se lever...
Et voilà pourquoi Madeleine
Voilà pourquoi je sais rêver.
 
J’ai fait l’école buissonnière
Par les sentes, les chemins creux,
Vive la brise printanière
Qui rend les talus amoureux !
Je soupçonne à peine les termes
Que l’on récite loin des fermes ;
Mais j’ai profité des pinsons
Qui font leurs nids dans les buissons ;
Mais j’ai profité des pinsons
Que du printemps grise l’haleine
Lorsque tout semble s’enflammer...
Et voilà pourquoi Madeleine
Voilà pourquoi je sais aimer !
 

Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 8 mars 2020 à 09h07

Envol de poussière
--------------------------

Mon imagination décolle
Face au triste soleil levant,
Et mes chimères caracolent
Comme jamais auparavant.
Ces échos lointains de ma lyre,
Chargés de vœux et de sourires,
Éclos au bout de mon pinceau
Comme de gracieux oiseaux,
Éclos au bout de mon pinceau
Pour quelque noble châtelaine,
Que de travaux ils m’ont coûté !
Où sont-ils, Vierge souveraine ?
Où sont leurs reflets enchantés ?

Où sont mes dizains romantiques,
Mes rondeaux sobres et discrets,
Et mes sonnets, et mes cantiques,
De leur absence j’ai regret.
J’ai oublié ce qu’ils racontent
Mais leur ferveur en moi remonte ;
S’ils ont glissé dans le sommeil,
Leur filigrane est nonpareil.
S’ils ont glissé dans le sommeil,
Ils murmurent encore — à peine :
Il est trop tard pour les sauver.
Où sont-ils, Vierge souveraine ?
Qui donc saurait les retrouver ?

Ils ont fini dans la poussière,
Tous ces alexandrins fiévreux.
Leur indolente fin dernière
Les a rendus plus douloureux
— Comme un lys qui sous terre germe,
Se dresse, éclot, puis se referme.
Et les refrains de mes chansons
Emplis d’espoirs et de frissons,
Et les refrains de mes chansons
Que j’entonnais à perdre haleine,
Nul n’ira plus les déclamer...
Où sont-ils, Vierge souveraine ?
Pourquoi vivre, à quoi bon rimer ?

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Curare- le 8 mars 2020 à 12h00

’Pourquoi vivre, à quoi bon rimer ?’

Dis-moi Muse pourquoi tes yeux noyés dans l’onde ?
Ton cœur 1 gouffre d’ombre 1 corps absent et vide
Tes pensées des piquants ton humeur pudibonde
Dis-moi Muse pourquoi ton silence impavide ?

_ Avant d’avoir senti le ressac du désir
Pour avoir regardé dans le puits du savoir
Ceux que j’ai approchés sans pour autant saisir
Le néant de l’amer les thèses à échoir

Je n’ai pas refusé la pluie sur mes lèvres
L’horloge sans tic tac l’abîme qui enivre
Et l’ennui déferlant dans la nuit du matin

Le silence est ici sans tactique du temps
Car sourire à la vie est mortel châtiment
Déjà au lendemain de l’éveil d’1 chagrin-


(1 pensée interrogative, sur le chagrin ou le néant ?
- Le chagrin, c’est mieux a-t-il répondu..)
______Il y a une éternité  . .

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par MadameConnasse le 8 mars 2020 à 15h10

Ce sonnet est à chier
Il ne respecte pas la prosodie
Copie à revoir -

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Esprit de celle le 8 mars 2020 à 23h26

Mme Connasse va aller dormir
on lui souhaite
des jours heureux
jusqu’au prochain solstice de sa haine.

Pour Jadis - Refonte du sonnet bancal :


’Pourquoi vivre, à quoi bon rimer ?’

Dis-moi Muse pourquoi tes yeux noyés dans l’onde
Ton cœur 1 gouffre d’ombre où il est suspendu  
Tes pensées des piquants ton humeur pudibonde
Dis-moi Muse pourquoi ce silence tendu ?

_ ’Pour avoir ressenti le ressac du monde
Pour avoir regardé dans le puits défendu
Ceux que j’ai approchés en mode furibonde
Le néant de l’amer l’inframonde étendu

Je n’ai pas refusé la pluie sur mes lèvres
L’horloge sans tic tac mes vaines fièvres
Dans la nuit du matin mon ennui déferlant  

Est ici sans écho sans plainte sans durée
Et je feins de sourire et je meurs emmurée
Pour chaque lendemain je vis de faux-semblant


(1 pensée interrogative, sur le chagrin ou le néant ?
- Le chagrin, c’est mieux a-t-il répondu..)
______Il y a une éternité  . .

[Lien vers ce commentaire]

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