Oh ! les anciens matins de bonheur infini, De joie inexplicable ! Oh ! les matins tout roses Où l’on ouvrait son âme à des bonheurs sans causes Comme à des oiseaux fous qui se trompent de nid. [...]
Oh ! la pluie ! oh ! la pluie ! oh ! les lentes traînées De fils d’eau qu’on dévide aux fuseaux noirs du Temps Et qui semblent mouillés aux larmes des années, Oh ! la pluie ! oh ! l’automne et les soirs attristants ! Oh ! la pluie ! oh ! la pluie ! oh ! les lentes traînées ! [...]
J’évoque aussi parfois la grande chambre ancienne Où nous allions prier pendant les soirs de mai ; Comme pour la chaleur on ouvrait la persienne L’âme des fleurs passait dans le vent embaumé. [...]
Loin des villes, des quais, des marchands et des grèves, Mon vaisseau revenu des plus lointains climats, Pour que rien ne se mêle aux songes de ses mâts, S’isole dans la mer qui respecte ses rêves. [...]