Ronsard

Sonnets pour Hélène, 1578



 
Tu es seule mon cœur, mon sang et ma Déesse,
Ton œil est le filé et le ré bienheureux,
Qui prend tant seulement les hommes généreux,
Et se prendre des sots jamais il ne se laisse.
 
Aussi honneur, vertu, prévoyance et sagesse
Logent en ton esprit, lequel rend amoureux
Tous ceux, qui de nature ont un cœur désireux
D’honorer les beautés d’une docte Maîtresse.
 
Les noms (ce dit Platon) ont très grande vertu :
Je le sens par le tien, lequel m’a combattu
Par armes, qui ne sont communes ni légères.
 
Sa Déité causa mon amoureux souci.
Voilà comme de nom, d’effet tu es aussi
Le ré des généreux, Hélène de Surgères.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 4 février 2015 à 14h19

Griffons d’or et de gueules
------------------------------

Le griffon d’or voulait séduire une déesse.
-- Je deviendrais esclave, et j’en serais heureux,
Car cela comblerait mon vieux coeur généreux,
Comme plaît aux vieux chiens d’être tenus en laisse.

Je suivrais, chaque jour, ma Dame de Sagesse
En chevalier servant, en valet amoureux,
Et mon esprit serait d’un seul but désireux,
Qui est, vous m’entendez, de plaire à ma maîtresse.

Puisque bien obéir est la grande vertu
Par qui sont, ici-bas, les démons combattus,
Je ne prendrais jamais la chose à la légère.

De gueules, son compère a crié : Non, merci !
Aimer une désse est un trop grand souci,
Je suis bien plus tranquille aux pieds de ma bergère.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 30 juillet 2022 à 13h25

Griffon d’argent
-----------

Tout jeune, ce griffon connut une déesse,
Il était à ses pieds, timide et langoureux ;
Celle-ci, amusée de ce piètre amoureux,
Ne l’estimait pas plus qu’un chien tenu en laisse.

Ce pauvre soupirant, dépourvu de sagesse,
Étant intoxiqué, se croyait bienheureux ;
Lui qui d’un tel bonheur se croyait désireux,
Couvait d’un doux regard sa cruelle maîtresse.

Tu fus libre jadis, griffon, t’en souviens-tu ?
Un sage te montrait la Voie et sa Vertu,
Ton coeur était serein, ton âme était légère.

Mais tu as préféré te mettre à la merci
D’un Cupidon pervers, tu te fais du souci,
Tu n’apprivoiseras jamais cette mégère.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 3 juin 2024 à 11h28

Oiseau du souvenir
----------

Auprès d’une oiselle-déesse
Vécut cet oiseau langoureux ;
Échangeant des mots amoureux,
Ils ont vécu dans la paresse.

Ce fut leur commune sagesse,
D’être avec peu de chose heureux ;
Car, de presque rien désireux,
Ils évitaient toute détresse.

De belles plumes revêtus,
Ils s’efforçaient à la vertu ;
Ce fut une tâche légère.

Le Destin n’est pas sans merci,
Qui n’offre pas que des soucis,
Mais aussi des joies passagères.

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Déposé par Curare- le 3 juin 2024 à 13h21

’Dame de Sagesse’ = DS

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